Lectures : L’appel de la route – Sébastien Jallade

Mon avis : 3 étoiles sur 5

Première lecture dans cette collection pour laquelle j’ai depuis longtemps un attrait. « L’appel de la route » m’a d’abord semblé cryptique, voire un peu intello-masturbatoire. Dans les 30 premières pages, je n’avais aucune idée d’où pouvait bien vouloir en venir l’auteur et j’ai été tentée de me dire que ce livre n’était pas pour moi.

Le deuxième tiers devait cependant me réserver de belles surprises : une vraie mine à citations qui collaient parfaitement à mes réflexions du moment. « Partir est un manifeste. Je ne vois là ni naïveté ni fuite. » J’ai gambadé sur ces pages qui donnaient au lecteur la couleur de mes voyages, de mes départs et de mes Wanderlust. Je m’y suis reconnue, et j’ai reconnus les mots que tant de nomades contemporains m’écrivent : « les voyageurs ne seraient-ils pas simplement les électrons périphériques du système qu’ils aspirent, sinon à quitter, du moins à défier ? » Enfin, après ce mouvement pour le moins symphonique, le troisième acte m’a laissé reprendre mon souffle, s’attardant cette fois auprès de l’expatrié, de la symbolique de rupture qui accompagne le départ, le voyage, le mouvement mais aussi la sédentarité à l’étranger. On se perd un peu encore dans les pensées de l’auteur, qui nous semblent toutefois plus concrète lorsqu’il y va des références à ses propres voyages.

Ce livre s’écoute comme une conférence. J’aurais apprécié une réflexion plus organisée, une conclusion plus claire, un fil conducteur mieux aiguisé, mais j’ai tout de même apprécié les mots magiques de soutien cachés au beau milieu de l’essai et la discussion finale, somme toute planante, aérienne.