L’auto-stop est une pratique simple mais qui a beaucoup évolué depuis les années 1970. Il est maintenant plus facile de s’organiser et de planifier des trajets en auto-stop. Aussi, pour beaucoup de gens, il s’agit d’un moyen de transport désorganisé mais qui leur assure une mobilité suffisante. Pour d’autres, l’auto-stop est un défi, un sport, une aventure, un voyage, un saut hors du temps, une position politique, etc.
Rédigé par mes soins et parsemé des idées de Julien Joly, ce glossaire francophone de l’auto-stop se veut ludique, instructif et vivant. Il inclut certains anglicismes pour lesquels la plupart des auto-stoppeurs n’utilisent pas de termes français. Il n’est pas exhaustif, aussi si des mots ou des définitions semblent nous avoir échappé, n’hésitez pas à nous le signaler en commentaires.
Le glossaire contient 128 entrées au 5 décembre 2016.
A – B – C – D – E – F – G –H – I – J – L – M – N – O – P – R – S – T – U – V – Z
A
Actif : manière de faire de l’auto-stop qui consiste à solliciter les conducteurs en les abordant directement. Voir Passif.
Aire de repos, halte routière : lieu relativement perdu en bordure d’autoroute où les conducteurs s’arrêtent pour se détendre avant de reprendre la route, respirer l’air pur ou participer à de mythiques tournantes et autres galipettes sexuelles au milieu de dizaines d’inconnus. Pour l’auto-stoppeur, c’est un lieu à éviter. Enfin, chacun son truc.
Aire de service : haute concentration de services regroupés en un seul lieu en bordure d’autoroute : station-essence, restaurants, hôtel, douches, information touristique, etc. Pour l’auto-stoppeur, haut lieu de l’auto-stop actif, non-stop et nocturne.
Arme : objet qu’on demande toujours si vous l’avez avec vous, qu’on vous recommande généralement d’avoir sur vous et pour lequel on vous assure qu’on ne vous aurait jamais pris en stop si on avait su que vous en avez un sur vous. Également, objet d’offensive ou de défense qui a la fâcheuse possibilité de se retourner contre celui qui essaye de s’en servir. Alternativement, son port est généralement interdit dans les pays d’Europe, incluant les aérosols et les Opinels…
Arme d’opportunité : objet n’ayant pas vocation d’être une arme, mais qui peut remplir cette fonction dans des situations de self-défense. Ex.: stylo, bâton ou canne de marche, bombe de laque à cheveux, rasoir de sûreté, épluche-légume, etc.
Attitude : atout principal de l’auto-stoppeur. Utilisée correctement, elle donnera envie aux conducteurs de le prendre et éventuellement de reproduire l’expérience une fois celle-ci terminée : sourire, se tenir droit, ne pas fumer, saluer ceux qui vous font un signe empathique. Au niveau personnel, permet de subir 3 heures d’attente par 5°C sans péter un câble. Ex. : compter jusqu’à 1000 dans chaque langue qu’on connaît, refaire l’exercice à l’envers, chanter des chansons/comptines de quand on était gamin, se raconter des blagues.
Atlas routier : bouquin tout plein de cartes d’une région du monde à destination des usagers des routes. Pour l’auto-stoppeur, outil permettant de planifier et rectifier son itinéraire en fonction des noeuds autoroutiers, des aires de service, de l’itinéraire de son conducteur, des trajets alternatifs, etc.
Autoroute (highway/motorway) : route à circulation rapide où les véhicules lents (mobylette, tracteurs, vélos, piétons) sont généralement interdits. Pour l’auto-stoppeur, voie généralement la plus rapide à emprunter entre deux agglomérations, pour peu qu’il puisse faire de l’auto-stop sur une rampe d’accès, un péage ou une aire de service (voir Station-hopping). Il est considéré dangereux de faire du stop directement en bordure d’autoroute, et c’est illégal dans la plupart des pays occidentaux.
Auto-stop : moyen de transport qui consiste à solliciter des conducteurs pour qu’ils vous prennent avec eux dans leur véhicule sans contrepartie financière. Peut-être spontané ou préalablement arrangé entre les protagonistes.
Auto-stoppabilité (hitchability) : degré d’aisance avec laquelle l’on peut se déplacer en auto-stop dans une région ou un pays donné.
Avertisseur sonore : sur un véhicule, manière de manifester de la sympathie, d’envoyer paître l’auto-stoppeur ou de signaler un danger. Sur l’auto-stoppeur, petit engin discret émettant un bruit strident lorsqu’activé, agissant de surprise et signalant une situation difficile aux passants. Assez peu utile sur la route.
Avion-stop : moyen de transport qui consiste à solliciter des pilotes pour qu’ils vous prennent avec eux dans leur avion sans contrepartie financière. Peut-être spontané ou préalablement arrangé entre les protagonistes.
B
Bakchich : contribution monétaire directe aux systèmes de contrôle d’un pays, tel que la police, les gardes-frontières, les gendarmes, l’administration, etc. Les auto-stoppeurs des pays aisés peuvent généralement s’en passer, mais risquent d’en être fréquemment témoin.
Barbe : excellent moyen pour l’auto-stoppeur mâle de poireauter longtemps en bordure de route. L’effet sur l’auto-stoppeuse n’est pas déterminé, faute de statistiques fiables.
Barda : maison de l’auto-stoppeur, souvent répartie en plusieurs compartiments et incluant tout ce qu’il n’aurait jamais dû emporter avec lui. Idéalement, fait moins de 5 kilos au total. Dans la réalité, excellente manière de garder la forme. Vois Sac à dos.
Bateau-stop : moyen de transport qui consiste à solliciter des capitaines pour qu’ils vous prennent avec eux dans leur navire sans contrepartie financière. Peut-être spontané ou préalablement arrangé entre les protagonistes.
BeWelcome : réseau HospEx gratuit en ligne, démocratique et libriste, actif depuis 2007.
BlablaCar : entreprise de mise en relation de covoitureurs ayant phagocyté la majeure partie de ses compétiteurs à travers l’Europe. Anciennement Covoiturage.fr, maintenant souvent cité aux auto-stoppeurs comme si c’était un synonyme de covoiturage. Revenez-en !
Blackriding : prendre les transports en commun sans payer son billet. Certains y voient un art, d’autre un écueil moral.
Bummit : course d’auto-stop étudiante de charité à travers l’Europe ayant lieu annuellement en avril depuis 2003 à l’Université de Sheffield au Royaume-Uni. C’est la plus importante du genre avec près de 400 participants. Article sur Bummit.
Buskers : artiste de rue qui gagne de l’argent en jouant dans la ville où il se trouve, de façon mobile, inopinée.
C
Cachette : lieu situé à proximité d’un emplacement d’auto-stop, souvent un fossé, et où se trouvent votre vélo, vos deux chiens et vos trois compagnons de voyage à longue barbe en train de fumer un pétard. Pratique à l’éthique discutable, ou plutôt inexistante. L’une des histoires d’auto-stop qu’on nous raconte cependant le plus souvent, côté conducteur. Voir Éthique.
Cahier ou billet de présentation : outil permettant de communiquer certaines informations de base au conducteur. Ex. : bout de papier où l’on explique dans une langue locale le principe du voyage en auto-stop carte du monde ou du pays avec son itinéraire, présentation sommaire, photos de sa famille ou de voyage.
Carte de visite : façon rapide d’offrir de garder contact avec ses conducteurs tout en mentionnant son blog, son profil Facebook, son adresse email, etc. La culture japonaise valorise notamment la carte de visite dans les relations sociales. Permet d’exprimer un certain professionnalisme dans sa démarche de voyage. Évitez tout de même d’y mettre votre numéro de téléphone.
Ceinture de sécurité : élément de sécurité automobile obligatoire en bien des régions, mais dont le port est ailleurs parfois perçu comme une insulte à la capacité de conduire de votre conducteur. Souvent rabattue sur l’épaule à la vue d’une voiture de police, « au cas où » Bouclez-la tout de même, si elle fonctionne.
Chauffe-pieds (chaufferettes) : petits sachets à usage unique contenant entre autres de la poudre de fer, laquelle s’oxyde au contact de l’air en dégageant de la chaleur. Certains contiennes un gel réutilisable lorsque bouilli. Très pratique pour éviter les engelures lors de l’auto-stop hivernal.
Chien : animal gardant les SDF au chaud l’hiver et contribuant à leur protection contre les curieux. Pour l’auto-stoppeur, voyager avec un chien peut être difficile, bien qu’en situation d’auto-stop actif et en présence d’un canidé particulièrement bien élevé, il peut être une facteur de rencontre. L’animal comme le maître doivent cependant être d’une propreté irréprochable.
Club : regroupement d’auto-stoppeurs organisant des activités sociales, des courses, des périples ou diffusion de l’information sur l’auto-stop. On en retrouve notamment en Russie, en Lituanie, en Pologne, en Allemagne, en Belgique…
Coffre : partie du véhicule où l’on pose souvent son sac à dos et où il ne faut surtout pas l’oublier. Évitez cependant d’y voyager…
Couchette : dans un camion, espace où le routier peut se détendre et dormir avant de reprendre le volant pour de longues heures de travail. La plupart des camions sont à présent pourvus de deux couchettes superposées. Il est donc possible de dormir dans la cabine d’un camion en évitant que son conducteur ne vous frôle subrepticement toutes les cinq minutes en faisant mine de dormir. La couchette supérieure est habituellement moins confortable que celle du bas, mais on y est tellement plus à l’aise que lorsqu’on est plié en deux sur le siège passager.
Couchsurfing : réseau HospEx à peu près gratuit en ligne, a but lucratif, actif depuis 2004.
Course d’auto-stop (hitchhiking race) : compétition dans laquelle des auto-stoppeurs ou des équipes d’auto-stoppeurs doivent soit se rendre à un endroit donné le plus rapidement possible, soit se rendre le plus loin possible dans un temps donné. Les courses d’auto-stop sont généralement vécues dans deux contextes : une levée de fonds pour un organisme de charité (par exemple Link Community Development ou Viva con Agua) ou encore par défi sportif (comme les activités de clubs d’auto-stop compétitif)
Couple, paire : action de voyager à deux en stop, divisant ainsi par dix le risque d’être la cible d’un crime. Augmente toutefois significativement le temps d’attente, surtout lorsque l’un ou les deux membres de la paire sont des hommes (voir Barbe).
Covoiturage : pratique similaire à l’auto-stop mais dans laquelle le conducteur et ses passagers conviennent à l’avance d’un lieu et d’une heure de rencontre et de dépôt et où les coûts du transport sont partagés équitablement entre les protagonistes.
Crime d’opportunité : activité criminelle qui n’était pas prévue initialement par son auteur, mais dont l’opportunité s’est révélée avec les circonstances, au fil de la discussion, etc. Selon une étude allemande de 1990, majeure partie du crime contre les auto-stoppeurs.
Croyances, superstition : habitudes que l’on sait irrationnelles et souvent inefficaces, mais dont on ne se défait guère. Ex.: ne jamais refuser plus de deux transports, ne jamais faire du stop dans la direction opposée de notre destination, ne jamais faire de stop sous une échelle un vendredi 13 avec un chat noir, etc.
D
Dame blanche (auto-stoppeuse fantôme) : légende classique et très répandue à travers le globe. Une femme vêtue de blanc se tient au bord de la route et un véhicule s’arrête pour la prendre. Après quelques kilomètres, elle disparaît brusquement. Selon les versions, cette auto-stoppeuse se révèle par la suite être un fantôme, souvent victime d’un accident de la route.
Darién Gap : zone de forêts marécageuses située à la frontière entre la Colombie et le Panama. Sans infrastructure, elle marque la division de l’autoroute panaméricaine entre l’Amérique centrale et l’Amérique du sud. Infranchissable, elle doit être contournée en bateau et présente souvent un défi important pour les tours du monde en auto-stop.
Déposer (se faire) : point technique parmi les plus cruciaux de la pratique de l’auto-stop, il consiste à clarifier avec le conducteur à l’avance ce qui serait un bon spot duquel repartir. Dans certain cas, implique de hausser le ton et de s’affirmer pour ne pas se faire larguer au milieu de nulle part, in extremis sur le bord de l’autoroute ou au beau milieu d’un échangeur…
Dieux du stop : entité imaginaire à qui l’on confie un pote qui part en stop afin de l’aider dans son périple ou à laquelle on prie de nous sortir d’un spot inadéquat (voir Trou perdu)
Dilemme Wait/walk : modélisation mathématique du dilemme de l’attente d’un moyen de transport qui met du temps à arriver. Il s’agit de déterminer s’il est alors plus rapide de marcher jusqu’à destination que d’attendre à l’endroit donné. Les conclusions de Chen et al. d’abord renforcées des corrections d’Anthony B. Morton et de Ramnik Arora sont tout à l’honneur des flemmards puisque dans ma majorité des cas, il vaut mieux attendre. Les applications à l’auto-stop n’ont pas été formalisés vu le nombre de paramètres en place. Contrairement aux arrêts d’un circuit de bus, tous les emplacements ne se valent pas. La questions serait plutôt « Si je me mets à marcher, est-ce que je trouverai un meilleur spot à distance raisonnable. Intimement lié à la Loi de Murphy.
Dimanche : en Europe, jour du Seigneur et pire journée pour faire du stop. Balade des papys qui ne sortent pas souvent, familles avec la voiture pleine à craquer, et les routiers ne roulent pas dans un certain nombre de pays, sauf exception. Enfin, comme c’est le week-end, il y a peu de gens qui voyagent pour affaires.
E
Échangeur : entremêlement de voies et parfois de sorties et d’entrées de voies rapides. Les échangeurs sont souvent de mauvais endroits pour l’auto-stop puisqu’il est parfois nécessaire de demeurer sur la voie rapide, une situation généralement illégale et dangereuse. Il est utile de repérer les échangeurs car ils sont bien souvent des noeuds autoroutiers.
Emplacement (ou spot) : endroit à partir duquel on fait du stop. Il y a de bons spots comme des aires de services, des parkings, des ronds-points, et les mauvais comme un virage, une route très fréquentée, une voie rapide, un pâturage, un fossé, etc.
Enfant : petit de l’être humain. Dans les années 70, il n’était pas rare de voir une mère ou un père faire du stop avec son petit, mais c’est désormais extrêmement rare. Prévoir un siège adapté au besoin. La présence d’un enfant dans le véhicule est parfois un prétexte pour ne pas prendre un auto-stoppeur, et c’est donc une raison de plus pour avoir l’air sympa et inoffensif. Voir Attitude.
Ensoleillement : période pendant laquelle la lumière du jour permet d’y voir clair tant sur la route que sur certaines intentions des conducteurs. Varie selon la latitude et la période de l’année. En hiver, la courte période d’ensoleillement complique la pratique de l’auto-stop, notamment dans les zones nordiques. Compte tenu du crime plus élevé en soirée, il est moins risqué de prévoir un trajet dont la durée est adaptée à la période d’ensoleillement. Voir Journée
Éthique : ensemble de règles non écrites et de principes qui régissent les interactions avec le conducteurs (voir Politesse) mais aussi avec les autres auto-stoppeurs. La plus connue est sans doute : « Premier arrivé, premier parti ». Lorsque plusieurs auto-stoppeurs se rencontrent par hasard sur un emplacement connu, le dernier arrivé doit se placer derrière les autres (ou à leur convenance), suffisamment loin pour ne pas les défavoriser. L’éthique a pour double but d’exprimer du respect et de la gratitude au conducteur ainsi que de participer à une image positive de l’auto-stop dans l’imaginaire collectif. Par ex. : ne pas fumer, ne pas dormir, être courtois, ne pas être sous l’influence de drogues, faire des efforts pour parler sa langue, etc.
F
Fille qui travaille : prostituée de bord de route ou d’aires d’autoroute. On la reconnaît généralement à son décolleté, sa jupe courte et son petit sac à main. Très maquillée, elle ne semble pas avoir envie de discuter. L’auto-stoppeuse est parfois confondue par les conducteurs avec la fille qui travaille, surtout par les routiers. Il suffit en général de clarifier d’un ferme : « Non merci, je ne suis pas une pute » pour s’éviter les ennuis et le harcèlement.
Flux des véhicules : trajet le plus logique que des automobilistes effectuent entre deux points. Le flux des véhicules permet de prédire les noeuds autoroutiers qu’il sera délicat de passer ainsi que les voies empruntées uniquement par le trafic local. Une route très fréquentée n’est pas forcément un bon emplacement pour aller loin.
Froid : ennemi de l’auto-stoppeur, le froid peut causer des engelures, l’hypothermie et l’envie très pressante d’uriner lorsque vous venez à peine d’enfiler l’ensemble de vos vêtements, en vertu de la loi de Murphy. L’équipement de l’abominable auto-stoppeur des neiges devrait contenir au minimum des gants et un collant en laine polaire à placer sous le pantalon. Autre équipement utile : bonnet coloré, chaufferettes, chaussettes sèches et chaudes, thermos de chocolat, semelles isolantes. Voir Hiver.
Frontière : interface entre deux États souvent muni d’un poste de contrôle visant à réguler les migrations. On voit souvent plus de corruption aux frontières qu’ailleurs. Les routiers devant souvent attendre plusieurs heures voire plusieurs jours avant de passer, il vaut mieux trouver une voiture ou passer à pied lorsque possible. En plus de vous ralentir, les frontières ont parfois des règles absurdes du genre « interdiction d’être un piéton », « fermeture entre 22h et 8h » ou encore « pas d’internationaux ». Il est parfois nécessaire de trouver un conducteur avant le passage, et difficile de les convaincre que vous ne lui poserez pas de problème et que vous êtes en règle. Renseignez-vous sur les particularités du poste frontière prévu et prévoyez une alternative. Voir Bakchich.
G
Gestion du risque : processus d’évaluation des sources de danger présentes dans une situation donnée et ajustement du niveau de risque auquel une personne accepte de s’exposer, e.g. traverser la rue, manger un produit périmé, faire du stop en bikini la nuit tombée avec une scie à chaîne… S’il n’est pas possible de réduire le danger à la source, il est généralement possible de réduire le risque en jouant sur certains facteurs. On peut ainsi choisir et accepter une part de risque tout en déployant une stratégie pour le minimiser, en fonction des circonstances et de ses priorités. Voir La gestion du risque appliquée au voyage.
Glanage (dumpstering, dumpster ou skip diving) : récupération de nourriture encore consommable mais jetée (à la poubelle, dans un fossé, dans un conteneur) pour des raisons pratiques. Le glanage comprend les techniques pour accéder à cette ressource nutritionnelle, mais aussi pour déceler une éventuelle contamination et minimiser les risques hygiéniques lors de la consommation. L’auto-stoppeur fauché y trouvera des sandwiches, des vitamines ou de potentiels cadeaux à offrir !
Google Maps : site Internet gratuit proposant des cartes routières, des vues aériennes et, dans certains pays, des photos prises directement dans la rue. Très simple d’accès, il possède également un moteur de recherche permettant de localiser les adresses ou planifier des itinéraire. Très utile pour trouver un bon spot, voire repérer des lieux de camping potentiels. Il existe un site similaire mais sous licence Creative Commons : Open Street Maps.
GPS : machine diabolique servant à guider les conducteurs à travers les routes sans tenir compte d’autres paramètres que ceux que l’on programme. Les conducteurs occasionnels ne sachant pas toujours s’en servir, il est possible qu’ils prennent des auto-stoppeurs pour faire office de co-pilote. C’est la faute au GPS si les personnes n’ont aucune idée de leur trajet mis à part leur destination finale.
H
Harcèlement : situation dans laquelle l’un des protagonistes fait des propositions répétées à l’autre en dépit de ses demandes pour qu’il cesse. Le harcèlement la principale violence à laquelle s’exposent les auto-stoppeuses et peut être un signe précurseur d’une agression, d’une fraude ou d’un kidnapping. Il est donc important de réagir rapidement et fermement et de voir quelles sont les opportunités pour quitter le véhicule le plus tôt possible sans aggraver la situation.
Hi-Vis : abréviation anglaise de High Visibility, désignant une veste fluorescente et bardée de réflecteurs qui a uniquement pour but de rendre très visible celui qui la porte.
Hitchwiki : nom généraliste du Wikipouce, le wiki des auto-stoppeurs, un site collaboratif qui permet de partager des informations utiles aux auto-stoppeurs comme les spots, les frontières problématiques, les itinéraires préférentiels, les signes et autres particularités régionales du stop.
Hiver : saison où les jours sont plus courts et où il fait généralement beaucoup plus froid. Nécessite quelques adaptations si l’on veut demeurer en sécurité et progresser efficacement. Voir mon article sur le stop d’hiver.
Hobo : sous-culture de travailleurs migrants des États-Unis utilisant principalement l’auto-stop et le freighthopping pour se déplacer à travers le pays à la recherche de travail.
HospEx : contraction des mots anglais Hospitality Exchange et désignant les réseaux d’échange d’hospitalité comme CouchSurfing, BeWelcome et Trustroots. Les réseaux d’hospitalité proposent à leurs membres (souvent des baroudeurs) de loger gratuitement chez d’autres membres du réseau, sur la base d’une relation d’échange hôte-invité. L’auto-stop n’est pas incompatible avec les HospEx, mais il est nécessaire de bien connaître sa vitesse, de prévoir large et d’avertir son hôte en cas de problème.
I
Incident, quelque chose, problème, souci : façon dont les auto-stoppeurs se réfèrent à un abruti, un obsédé sexuel, un violeur en puissance, enfin, vous voyez le genre de connard. Infime minorité sur l’ensemble des trajets, on en entend toujours parler de la part des gens qui ne font pas de stop, ce qui nous fait tendre à minimiser le problème quand on en parle entre nous.
Interurbain : se dit des trajets en stop qui relient deux villes ou centres urbains.
Into the Wild : inspiré par la vie d’Alexander Supertramp, le livre de Jon Krakauer et le film de Sean Penn, se dit d’un voyageur qui prône l’autonomie ultime au détriment de la collaboration avec les autres, oubliant que l’humain est une créature sociale. Ceux-ci glorifient souvent la démarche de Supertramp comme s’il était mort en héros poétique sans en tirer les leçons les plus intéressantes.
Itinéraire alternatif : itinéraire théorique repéré sur la carte en cas de déviation, i.e. si un conducteur peut vous amener plus loin tout en vous remettant sur le chemin ensuite. Par exemple, si l’itinéraire Paris-Montpellier optimal passe par Clermont, des itinéraires alternatifs peuvent vous ramener sur Lyon ou sur Toulouse.
Itinéraire optimal : itinéraire théorique vous permettant d’arriver le plus rapidement possible à votre destination. Pas forcément le chemin le plus bucolique, cet itinéraire suit le flux principal des véhicules entre les deux points.
Intra-urbain : se dit de l’auto-stop fait entre différents quartiers ou districts d’une même ville ou d’un même centre urbain. Généralement plus risqué que l’auto-stop interurbain.
J
Journée : unité de temps comprenant 24 heures. Chez l’auto-stoppeur, représente également la distance parcourue en une même journée à une période et une latitude donnée, en fonction de l’ensoleillement. Les journées les plus efficaces commencent tôt : quand il fait jour (meilleure visibilité) et que les automobilistes se déplacent dans le cadre du travail. Au jour succède à la nuit, laquelle apporte son lot de défis. Voir Auto-stop de nuit et Non-stop.
L
Langage corporel : utilisation de moyens non verbaux pour signaler aux conducteurs que l’on n’est ni un serial killer ni une prostituée. Sert à la fois à clarifier notre demande et à inspirer la confiance. Voir Sourire.
Légalité : statut légal de l’auto-stop à un endroit donné. Diffère souvent selon la personne à qui on s’adresse, les gendarmes étant prompts à signaler que c’est interdit sans motif apparent tandis que les ministères refusent tout bonnement de se prononcer. Il y a trois raisons qui peuvent faire en sorte que l’auto-stop soit interdit à un endroit donné : 1. La présence de piétons est prohibée (e.g. Voie rapide) 2. L’arrêt d’un véhicule est prohibé 3. L’auto-stop est interdit. La troisième situation est un cas beaucoup plus rare que l’on croit, bien que parfois les policiers interprètent de façon très restrictive une interdiction de solliciter sur un territoire donné en interdiction de faire du stop.
Légitime défense : terme légal encadrant les actes de self-défense qu’une personne est en droit d’appliquer lorsqu’elle est attaquée. exception juridique qui protège les personnes lorsqu’elles emploient des moyens interdits mais appropriés pour faire cesser une agression. En France, « N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, effectue dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte » (art 122-5 CP)
Levée de fonds (charity hitch) : façon de mettre à profit le beau délire de partir quelque part en stop avec les potes pour soutenir une cause ou une association. Les gens payent, vous vous éclatez et vous partez à l’aventure. Voir Bummit et Course d’auto-stop.
Lift, ride : trajet effectué dans une même voiture d’un point à un autre.
Liftplaats : aux Pays-Bas, spot officiellement désigné pour la pratique de l’auto-stop. Voir mon article sur les Liftplaats.
Longue distance : se dit de l’auto-stop interurbain ou inter-régional par opposition à l’auto-stop pendulaire. Désigne parfois les trajets supérieurs à 100 km et les techniques qui y sont appropriées telles que le station-hopping ou l’utilisation d’une pancarte.
M
Meeting d’auto-stoppeurs (hitchgathering) : rassemblement organisé d’auto-stoppeurs, lesquels convergent vers un endroit précis. A généralement une vocation nationale et parfois même continentale. En Europe, ces rassemblements ont lieu l’été, notamment à des dates faciles à retenir : 08/08/08, 07/08/09 – 06/08/10, 05/08/11 … Voir l’article sur les Hitchgathering sur Hitchwiki, la liste de discussion et le groupe Facebook.
Murphy (loi de) : loi naturelle immuable qui stipule que « tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera nécessairement mal. » Le corollaire de l’auto-stop disent que « la voiture qui vous aurait prise passe au moment même où vous choisissez d’abandonner un spot. » Voir Dilemme Wait/walk
N
Néo-nomade : communauté imaginée au tissu social lâche et dont les ancêtres récents étaient sédentaires. Donne lieu à une certaine identité culturelle, notamment au sein de diverses tribus (auto-stoppeurs, cyclovoyageurs, buskers). Peut être une phase de vie allant de quelques mois à quelques années voire toute une vie. La transmission du mode de vie vers les générations futures est incertaine, faute de données. Se nomment aussi parfois Lifestyle designers, Technomades, Nomades digitaux, New Travellers, etc.
Nocturne, nuit (auto-stop de) : se dit de l’auto-stop qui est pratiqué après le coucher du soleil. Nécessite un équipement de visibilité approprié. Présente significativement plus de risques de ciblage criminel que l’auto-stop de jour.
Noeud autoroutier : endroit où se rencontrent deux autoroutes ou plus et où le trajet n’est plus linéaire. Les noeuds autoroutiers se situent généralement près des villes et peuvent être d’une complexité déconcertante. Il est conseillé de planifier leur passage en repérant des aires de services avoisinantes, les sorties, les directions ainsi que les points de départ et trajets alternatifs.
Nomadbase : camp de base où les néo-nomades peuvent se poser quelques temps afin de se reposer, renflouer les comptes, partager des ressources ou des projets au sein d’une communauté. À la fin des années 2000, il y eut des tentatives pour rassembler les bases nomades au sein d’un mouvement, maintenant caduques. Voir l’article Nomad bases sur NomadWiki.
Non-stop : trajet d’auto-stop longue distance (<500 km) étalé sur plus d’une journée sans bivouaquer.
O
One shot : trajet d’auto-stop où la première voiture qui passe s’arrête pour vous prendre.
Optimisation : démarche écologique d’utilisation des transports dans laquelle on privilégie les moyens de transport circulant déjà d’un point à un autre et comportant des espaces disponibles. Dans la vie d’un néo-nomade, le concept peut aussi s’appliquer à l’habitat (e.g. HospEx) ou à l’alimentation (e.g. Glanage).
P
Pancarte : support sur lequel on indique au gros feutre noir sa destination, sa direction ou un message dans l’espoir de convaincre un conducteur de la pertinence de nous prendre sur ce trajet. Élément emblématique de l’archétype du stoppeur, certaines personnes n’en utilisent jamais, d’autres ne jurent que par elle. Il semble toutefois que son utilité varie d’un réseau autoroutier à un autre, notamment de la quantité de noeuds autoroutiers ou la présence d’une intersection majeure à proximité devant soi. On utilise généralement du carton, mais il est possible de varier les supports : papier dans une enveloppe plastique, ardoise magique, drapeau, peau de l’avant-bras.
Pancarte fantaisiste : variation de la pancarte présentant un message original ou une destination improbable, e.g. New York quand on va à Paris, Tokyo sur les routes écossaisses…
Parking : lieu où les conducteurs s’arrêtent pour se reposer. Il y a souvent beaucoup de places de parking dans un même lieu. La vitesse de circulation autour des places est réduite, ce qui en fait un spot idéal pour l’auto-stoppeur passif.
Participatif (auto-stop) : intermédiaire entre l’auto-stop et le covoiturage dans lequel une participation financière est requise. Les protagonistes se rencontrent de façon spontanée (ad hoc) lors du passage du conducteur à un endroit désigné par une association locale. Si aucune compensation n’est exigée, on parle plutôt d’auto-stop de proximité.
Passif : manière de faire de l’auto-stop qui consiste à solliciter les conducteurs en se postant en bord de route et en signalant avec le main et le bras en se prenant pour Jack Kerouac. Moins efficace que l’auto-stop actif, mais quand même plus glamour.
Péage : point d’accès ou borne de paiement d’un service autoroutier ou d’un ouvrage de génie civil payant. Illégale à cet endroit, la pratique de l’auto-stop est parfois tolérée à proximité des barrières. Les péages sont néanmoins de bon spots, car les véhicules doivent ralentir. De plus, la présence de stoppeurs au niveau du parking ne pose pas de problème légal.
Pendulaire : type de trajet assez court qui imite le mouvement d’oscillation du pendule par sa linéarité et sa régularité. Consiste souvent en le trajet domicile-travail (commuting) ou un trajet de la campagne périphérique vers un centre urbain d’une personne non véhiculée.
Plaque d’immatriculation : plaque située à l’avant et/ou à l’arrière d’un véhicule et permettant de l’identifier. Composée de chiffres et de lettres, elle contient souvent une indication quant à la provenance géographique d’un conducteur, ce qui permet de repérer plus rapidement des lifts potentiels et d’ajuster sa sollicitation en conséquence. Certains auto-stoppeurs particulièrement prudents conseillent de noter le numéro ou de photographier la plaque pour la faire parvenir à un ami en cas de problème (vol, agression…), mais cette pratique n’est pas très répandue.
Politesse : rapports courtois établis avec les conducteurs afin de péréniser la pratique. Ainsi, l’on ne doit pas s’énerver contre les conducteurs si l’attente est longue et l’on n’est pas pris (coucou Cédric !), car l’auto-stop est une pratique gracieuse et rien n’est nous est dû. On montera à l’avant de préférence, pour éviter la configuration du taxi. Dans certains pays (Japon, pays musulmans), on enlèvera ses chaussures en montant dans un camion. On évitera de s’endormir, d’écouter de la musique, de lire un livre ou de discuter au téléphone comme si le conducteur n’existait pas. Voir aussi Éthique.
Poucer, faire du pouce, avoir une chance : variations nord-américaine de l’appellation auto-stop.
Proposition : euphémisme pour proposition sexuelle ou demande en mariage. C’est parfois un rituel quotidien pour les auto-stoppeuses qui font toutefois la différence entre une proposition et du harcèlement. Une proposition n’est pas insistante et le refus est pris en considération. Il est bien vu de changer de sujet après un refus poli mais ferme ; un appel aux valeurs familiales ou une blague peuvent détendre l’atmosphère après un râteau.
Proximité (auto-stop de) : transport en commun solidaire mis en place localement sur un territoire mal desservi par les transports publics. Une association désigne des spots d’auto-stop officiels et bien souvent des signes distinctifs visant à identifier les participants pour plus de sécurité. Si une participation financière est requise, on parle plutôt d’auto-stop participatif. Voir mon Inventaire des initiatives de stop de proximité.
Psycho/sociopathe : personne présentant une déficience de l’empathie qui présente un danger pour autrui de par ses comportements antisociaux. Dans l’imaginaire populaire, ces individu rôdent sur les routes à toute heure du jour ou de la nuit à la recherche d’une victime. Dans la réalité, ces individus existent mais sont extrêmement rares et ne sont pas les principaux agresseurs dans un contexte d’auto-stop. Voir aussi Crime d’opportunité.
R
Rampe d’accès, entrée, on-ramp : point d’entrée des véhicules sur une voie rapide. S’il y a suffisamment d’espace pour s’y arrêter en sûreté, c’est un bon emplacement pour faire du stop.
Rond-point : place circulaire désignant par abus de langage un carrefour giratoire. Pour l’auto-stoppeur, le rond-point présente deux avantages : vitesse réduite des véhicules et bonne visibilité. Les grands ronds-points en sortie d’agglomération présentent toutefois des inconvénients : il est difficile d’y circuler en tant que piéton et il n’est pas toujours possible d’y trouver un endroit sans garde-fou, fossé ou terre plein pour y arrêter le véhicule.
Route principale/nationale : grand axe reliant entre-eux des centres urbains d’une certaine importance régionale. Parfois, il s’agit de la seule voie que l’on puisse emprunter, mais elle est parfois dédoublée par une autoroute. Il est généralement aisé d’y faire du stop à la sortie des villes et villages car la vitesse y est réduite. Dans certains cas, ces routes ont le statut de voie rapide et la présence de piéton n’y est pas tolérée.
Routier : professionnel du transport routier conduisant un véhicule lourd, généralement un camion qui peut parcourir de très grandes distances avec un auto-stoppeur à son bord. Leurs camions sont généralement confortables puisqu’ils font aussi office de resto-bar-hôtel-maison. Entrez-y comme vous entreriez chez quelqu’un. Certains refusent de prendre des auto-stoppeurs en vertu de politiques établies par la compagnie de transport ou son assureur. D’autres n’en ont visiblement rien à foutre et acceptent avec joie un de compagnie pour lutter contre le sommeil et l’ennui. Ayez la tchatche ! Vous pouvez les démarcher dans les restos de routiers (pas chers !) où vous pouvez leur offrir un repas (ou vice-versa), dans les centrales commerciales où ils déchargent leur marchandise (oh… Rungis… toujours Rungis…), dans les aires de repos et sur les parkings des aires de service. Les routiers communiquent entre eux par radio, alors vous avez tout intérêt à entrer dans leurs grâces. S’ils ne peuvent pas vous prendre ou vous amener à destination, ils peuvent en revanche faire passer le message à leurs collègues et vous trouver un relais pour la suite.
S
Sac à dos : contenant à mi-chemin entre la maison et le colimaçon où le baroudeur insère son barda. Si sac à dos lourd met à l’épreuve le pauvre dos du voyageur, un sac volumineux met souvent en confiance les automobiliste car il signale l’appartenance à la confrérie des voyageurs. Un sac à dos de couleur vive renforce également votre visibilité. Trop facile à oublier dans un véhicule, il nécessite parfois la mise en place de rituels visant à ne pas s’en défaire où à le récupérer coûte que coûte lors de la dépose.
Sauter sur les trains de fret (freighthopping) : pratique du train-stop non consensuelle, courante dans les milieux hobos et certains groupes punks en Amérique du Nord et en Australie.
Sauts de puce : série de trajets d’auto-stop courts sur une distance qui aurait pu être franchie avec une seule voiture. En d’autres mots, vous rencontrerez plein de gens pour quelques minutes sans forcément aller très loin… Situation généralement frustrante mais parfois nécessaire, notamment sur les départementales pour reprendre un axe majeur.
Seins : partie du corps qui, lorsque gonflée, augmente significativement les chances de se faire prendre en auto-stop par des hommes. Voir notamment les travaux de N. Guéguen à cet effet.
Siège : lieu où notre arrière-train rêve de se poser après quatre jours de stop dans les boîtes de pick-up en Amérique latin. On préférera s’asseoir côté passager pour éviter l’effet taxi, sauf si le conducteur en décide autrement.
Signe : geste de la main et du bras qui permet de signaler que l’on fait du stop. Le signe le plus connu en Occident est un bras tendu formant un angle de 45-90º avec le corps, poing fermé et pouce tendu vers le haut. Ce geste peut aussi vouloir dire « Ok ! Tout est bon ! » et « Je te LIKE » mais dans certaines régions du globe, notamment au Moyen-Orient, en Afrique de l’Ouest, en Amérique du Sud, en Iran, en Irak, en Thailande, au Bangladesh et en Sardaigne, il peut vouloir dire « va te faire foutre, sa race, ta mère, connard, fait chier putain, meeeeeerde ». Aussi est-il bon de s’enquérir de la tradition locale avant de faire du stop dans une nouvelle région. En Israel, on tendra le bras à 45º avec le corps, paume vers le sol, doigts tendus. Ailleurs, le signe est bien souvent une bras tendu à 90º devant soi, paume vers le sol et une gestuelle de bas en haut avec la paume ou une flexion simultanée de l’ensemble des doigts. C’est quand même le genre de truc où une image vaut mille mots, c’est un peu bizarre de savoir que vous lisez ça dans un glossaire…
Solidarité : ce qui pousse souvent les conducteurs à prendre des auto-stoppeurs et réduit le temps d’attentes dans les régions les plus paumées de France. Faites du stop au Larzac ou au fin fond de la Bretagne, vous verrez !
Solo : se dit d’un voyage exécuté en solitaire, sans personne pour se plaindre, partager des expériences ou qui blâmer quand ça me va plus et qu’on en a marre. Forme le caractère mais développe aussi trop souvent l’égo. Voir Into the Wild.
Sortie : sur une voie rapide, embranchement qui permet de la quitter afin de retourner vers le réseau routier traditionnel. Selon la sortie empruntée par le conducteur qui vous prend en stop, il peut être préférable de lui demander de vous déposer avant, par exemple au péage ou à une aire de service afin de pratiquer le station hopping. Les sorties ne correspondent pas toujours à une entrée, ce qui peut être problématique pour reprendre la voie rapide sans y être déposé.
Sourire : selon les recherches de Morgan et al. (Hitchhiking: Social signals at a distance, 1975) et de N. Guéguen (Hitchhikers’ Smiles and Receipt of Help, 2004) l’un des signaux de communication sociale qui font que vous ne restez qu’une petite heure à attendre en bord de route au lieu de deux. Voir aussi Seins.
Spontané (covoiturage) : Voir Participatif (auto-stop)
Spot : voir Emplacement
Spot fantastique : recommandé par un conducteur, endroit où il a lui-même souvent vu des auto-stoppeurs désespérés faire de superbes sourires forcés, lui faisant croire qu’il s’agit d’un spot réputé. Il perpétue alors le mythe et le désespoir en vous y déposant. À éviter absolument.
Supermarché : endroit à l’abri des intempéries où l’on retrouve de quoi manger contre paiement (ou quelque part derrière gratuitement). D’autres services sont parfois à la disposition du voyageur de passage : toilettes, eau potable, consultation d’atlas routiers locaux ou de cartes. Excellent endroit où faire le plein de chocolat.
Station-hopping : technique d’auto-stop longue distance contemporaine qui consiste à chercher des transports d’une aire de service à une autre le long des voies rapides sans quitter cette dernière. On peut alors atteindre des vitesses de transit moyennes supérieures à 110 km/h. Appliquée avec flair, cette technique permet aussi d’éviter la forte attraction gravitationnelle des grands centres urbains en permettant leur contournement (via les stations du boulevard périphérique) ou leur traversée directe (en se faisant déposer immédiatement avant ou après).
Sur la route : expression utilisée par Jack Kerouac et par pas mal de néo-nomades pour décrire leur état de voyage. Se dit de quelqu’un qui se déplace si fréquemment qu’il ne retourne que rarement à son camp de base.
T
Taxi : configuration des occupants d’un véhicule dans laquelle le conducteur est seul à l’avant et les passagers sont à l’arrière. Peut sécuriser le conducteur, mais brise en général la convivialité des échanges et donne au conducteur l’impression d’être utilisé.
Téléphone 3G : luxe ultime du stoppeur. Accès à Internet et donc à la cartographie en ligne, à Hitchwiki
Trou, milieu de nulle part : lieu très peu fréquenté par les automobilistes.
Trou à auto-stoppeurs, trou à pouceux : se dit d’une zone où le trafic routier est extrêmement faible et/ou les gens rechignent à prendre des auto-stoppeurs. On peut attendre des jours avant de pouvoir partir ou même y rester coincé à vie. Ex. Wawa, Ontario, Canada
Tour du monde en auto-stop : obsession qu’ont certains voyageurs de faire une circonvoution autour de l’axe de rotation de la planète Terre sans payer les transports interurbains. Pour les puristes, s’accompagne de bateau-stop et/ou d’avion-stop pour franchir les océans, le Darién Gap et les zones sensibles ou impraticables.
Train-stop : moyen de transport qui consiste à solliciter des conducteurs de trains pour qu’ils vous permettent de monter dans la locomotive ou un autre wagon sans contrepartie financière. Peut-être spontané ou préalablement arrangé entre les protagonistes.
Tramp : travailleur migrant s’organisant pour travailler le moins possible et vagabonder au maximum.
Trekhaak gezocht : littéralement, « crochet d’attelage recherché ». Nom d’un projet d’auto-stop artistique datant de 2010 où deux auto-stoppeurs néerlandais sont partis d’Utrecht à Istanbul avec un chien, deux vélos et, surtout, une caravane non motorisée. Il s’agissait donc principalement de faire du station-hopping en ciblant les véhicules équipés du crochet.
Trustroots : réseau Hospex principalement par et pour les auto-stoppeurs et autres tribus de nomades digitaux.
V
Voies de covoiturage obligatoire : voies réservées aux véhicules transportant un certain nombre de passagers, généralement 2 ou 3 personnes ainsi que les bus et les taxis. Vise à favoriser le covoiturage et les transports publics en leur donnant un avantage de temps sur le véhicule personnel individuel. Dans certaines grandes villes, favorise le covoiturage spontané et même l’auto-stop professionnel (lien vers un article)
Victim blaming : réflexe conditionné et insidieux qui amène une personne à tenter de justifier le fait qu’une agression soit arrivée à quelqu’un d’autre et non à soi. En tentant de mettre à distance l’incident par rapport à soi-même, on souligne des décisions prises par la victime qui pourraient avoir déclenché l’agression, blâmant directement ou indirectement la victime pour un crime où il y a pourtant clairement un agresseur. Malheureusement très fréquent pour les victimes d’agression sexuelle et quasi-automatique si on est auto-stoppeuse.
Vue satellite : sur une application en ligne de cartes, permet de repérer des spots où faire du stop ou pour camper pépère.
Visibilité : l’auto-stoppeur doit être visible de loin. Pour s’en assurer, il choisira un spot dégagé, sur une ligne droite et/ou sur une route à vitesse réduite. Il privilégiera les vêtements colorés ou carrément une Hi-vis et des bandes lumineuses, notamment la nuit.
Vitesse : quantité approximative de kilomètres qu’un auto-stoppeur peut franchir sur une journée de stop. Varie en fonction de la saison, de la configuration (un ou deux stoppeurs, homme et/ou femme), du choix des techniques (actif, passif, station-hopping) et de l’expérience. Lorsque l’on y ajoute un peu de contingence et qu’on prend en compte le départ, permet d’estimer assez justement son heure d’arrivée lors de séjours en Hospex.
Voie rapide : route à circulation rapide semblable à l’autoroute. Les véhicules lents (mobylette, tracteurs, vélos, piétons) y sont généralement interdits, mais il est simple de faire du stop à l’une de ses intersections.
Z
Zone industrielle : souvent le lieu d’où l’on quitte une ville d’une taille respectable car en périphérie, bien reliée aux transports en commun et près des autoroutes. Accessoirement, zone où l’on retrouve généralement la prostitution, ce qui peut être plutôt lourd pour les auto-stoppeuses qui doivent justifier de leur présence dans ces endroits et en subir les propositions, les malentendus et le harcèlement.
Autres glossaires sur le stop
- Mon guide complet pour faire du stop – chez Histoires de Tongs
3 Commentaires for “Glossaire de l’auto-stop”
Qui sont les dinos de la blogosphère voyage francophone ? - Taxi-Brousse
dit :[…] billet que j’aimerais que tout le monde lise : Mon glossaire de l’auto-stop est une page dont je suis très fière et qui démontre de ma geekiness […]
hubert
dit :« En Israel, on tendra le bras à 45º avec le corps, paume vers le sol, doigts tendus. » Heu… C’est une blague ? Le salut nazi, vraiment ?
Globestoppeuse
dit :À 45º, pas à 135. Les doigts pointent alors vers le sol.