Ce billet reprend les thèmes du chapitre « Communication Interculturelle » de la Bible du Grand Voyageur. Il s’agit pour la majeure partie d’une portion plus théorique ayant été coupée ou adaptée pour être plus orientée « pratique » en voyage.
Inspiré de divers travaux de communication interculturelle appliqué au management d’entreprise, notamment mais pas uniquement les travaux de TROMPENAARS & HAMPDEN-TURNER ainsi que ceux d’HOFSTEDE, cet article explore en détail les notions derrière le tableau synthèse sur les attitudes observées dans les pays et les stratégies que le voyageur peut déployer pour faire le pont.
La communication interculturelle, c’est quoi ?
La communication interculturelle est un ensemble de compétences permettant à deux individus ou deux groupes de cultures différentes d’aller au-delà des difficultés de communication qui le séparent. Il ne s’agit pas seulement de différences de langage, mais de l’interprétation même du monde qui varie d’une culture à l’autre. Par exemple, le symbolisme des couleurs ou des nombres n’est pas le même, le rapport au temps, les relations hommes-femmes, la notion de ce qui est poli et ce qui ne l’est pas, etc.
Le plus difficile, c’est éviter de faire preuve d’ethnocentrisme, c’est-à-dire de privilégier ou même surestimer nos valeurs et nos attitudes face à celles de la culture qu’on observe. Consciemment ou non, on a des préjugés, on juge les comportements et coutumes en superficie à partir de nos propres références, comme si elles étaient meilleures. Il est sage de reconnaître dès le départ notre biais culturel, l’angle avec lequel on observe les phénomènes et les événements, la perspective que l’on a sur la réalité. Une attitude d’auto-critique nous évite alors de sauter aux conclusions quant au sens des choses dans l’autre culture.
Le tourisme a souvent des conséquences culturelles importantes sur les sociétés. Pour répondre à la demande touristique, l’authenticité n’est pas absolument nécessaire. Les contraintes de l’offre et de la demande dictent alors les pratiques à soutenir, valoriser, et exporter, au grand mépris de la diversité culturelle. Mais au-delà de l’aspect strictement humain, les diversités culturelles et linguistiques sont vues par les ethnoécologistes comme étant intimement liés à la préservation de la biodiversité. Ce point de vue est également adopté par l’UNESCO. Respecter et soutenir la diversité culturelle est donc un acte écologique en soi.
Une compétence à développer
L’aptitude permettant de communiquer avec succès à travers les différences culturelles se nomme compétence interculturelle. C’est une qualité complexe liée à la connaissance de soi et des autres, à l’empathie et la sensibilité interculturelle (aptitude à comprendre comment se sentent les autres) ainsi qu’à la confiance en soi. Elle se développe à travers les connaissances, et l’expérience.
Les businessmans, les étudiants internationaux, les immigrants et bien sûr les voyageurs peuvent bénéficier des avancées de la recherche dans ce domaine . La compétence interculturelle permet de comprendre comment quelqu’un provenant d’une autre culture pense, ressent et agit en limitant l’effet des préjugés.
La culture est un ensemble complexe de connaissances, de croyances, de comportements et de symboles que partagent un groupe de personnes. Ce groupe peut être lié de façon géographique, politique ou sociale à travers une identité commune. La culture n’a rien de génétique : elle est acquise par apprentissage.
Afin de mieux vous préparer à tous les types de voyage, qu’ils soient hors de votre quartier ou hors de votre continent, nous avons préféré vous brosser un grand tableau des différences culturelles sans tomber dans l’anecdote ni faire d’analyse par pays, ceci pour vous fournir ultimement des repères afin de développer votre compétence interculturelle. La reconnaissance des grands axes vous permettront de débusquer certains malentendus d’origine culturelle et de minimiser leur impact.
Les dimensions de la culture
Malgré la complexité de la culture, les experts en communication interculturelle ont su identifier différents pôles qui permettent de découper la culture en éléments simples : les « axes culturels ». Il s’agit de gradients sur lesquels les différentes cultures du monde peuvent se positionner et être comparées. Chacun de ces axes représenterait alors une « dimension culturelle »: individu vs collectivité, équité vs hiérarchie, etc.
Il est utile de connaître certains de ces axes pour pratiquer une bonne communication interculturelle car ils nous fournissent une grille de référence permettant d’évaluer la nature des différences culturelles se trouvant entre notre interlocuteur et nous. On peut alors imaginer que les cultures se trouvent quelque part sur cet axe, entre les deux pôles, ce qui permet de reconnaître la présence du fossé culturel pour mieux aller vers l’autre.
À noter cependant : il peut y avoir une très grande variation d’un individu à un autre à l’intérieur d’une même culture. Une personne pourra avoir des valeurs bien différentes de celles de la moyenne de sa culture d’origine. On ne peut donc pas prédire les interprétation d’une personne, mais seulement parler de grandes tendances culturelles
Les positions des drapeaux sur les axes ne sont pas anodines et ne proviennent pas de ma perception, mais plutôt de la base de données de Culture Compass mise en place par Hofstede, interrogée par mes soins en 2011. Les distances relatives entre les « cultures nationales » (pour ce que cette généralisation vaut) sur les axes sont donc respectées sur toutes les figures. Elles ont valeur d’illustration et ne devraient pas être prises pour une vérité tangible et immuable.
Individu vs collectivité
Cet axe représente la manière dont les individus se perçoivent par rapport à un groupe, à la collectivité.
Les sociétés plus individualistes accordent une grande importance au développement de l’individu. L’ambition personnelle, l’autonomie et le sens de la responsabilité individuelle sont des valeurs-clés et l’individu n’est pas perçu comme ayant une responsabilité étendue envers une entité collective supérieure.
Dans les sociétés à caractère collectiviste, les gens préfèrent l’harmonie et la cohésion à la lutte individuelle. La loyauté et la solidarité sont de mise, dans l’honneur comme dans la honte. On recherche la stabilité, l’accord, l’unisson. Les individus ont un fort sens du devoir envers leur famille, la collectivité, la société, la nation.
La figure suivante illustre la position de différents pays les uns par rapport aux autres sur cet axe, les États-Unis, le Canada et la France étant des pays plus individualiste. La Chine et l’Équateur sont des nations plus collectivistes, comme tendent à l’être les pays de l’Amérique latine. Enfin, le Japon se situe à peu près au milieu.
Équité vs hiérarchie
Cet axe représente la perception qu’ont les gens du pouvoir ou de l’autorité et de sa distribution. On l’appelle parfois aussi la « distance de pouvoir » et il est souvent associé au degré de formalité employé entre les différents rangs de la société.
Dans les pays où cette distance est forte, les titres, les égards, le respect de la hiérarchie et de l’ordre social sont très importants. Les supérieurs protègent la base et en échange celle-ci lui porte allégeance. Le pouvoir et l’autorité peuvent être acquis selon certains critères sociaux (sexe, âge, richesse) et entraîne l’octroi de privilèges.
Dans les pays où cette distance est faible, on prône l’équité, la validation de chacun des membres de l’équipe. On se méfie de la hiérarchie et on consulte toujours la base car cela renforce sa confiance en la légitimité de l’action des supérieurs. Les structures de décision sont décentralisées. Le leadership se démontre par le mérite, le charisme, pas par les titres. Il est alors dans la culture de diminuer les écarts, d’éliminer les titres et les privilèges. On se tutoie, on prend ses aises…
À titre d’exemple, l’Allemagne et les pays scandinaves comme le Danemark tendent à prôner l’équité tandis que le Japon et la France l’organisation et la structure sociale prend plus d’importance. La Chine et la Russie sont des sociétés très hiérarchisées.
Perception du temps
Le rapport qu’une personne entretien avec le temps qui passe diffère d’une culture à une autre.
Certaines sociétés ont un horizon temporel très court et le temps leur apparaît comme une ressource limitée, linéaire, séquentielle. Chaque créneau horaire est divisé pour une tâche ou une fonction et il est mal vu d’en diverger. Une grande importance est accordée à la ponctualité et à l’efficacité. La stabilité s’insère dans un contexte de perpétuel changement, d’adaptabilité. Il est important de consommer pour que l’économie fonctionne dans une optique à court terme. On ne cherche pas à sauver les apparences ni à préserver la tradition car cela pourrait empêcher l’innovation. Après tout, « le temps c’est de l’argent ! »
Dans les sociétés ayant une vue à plus long terme, les qualités à cultiver sont la persévérance voire la persistance et l’obstination. On a le temps, car du temps, il y en a toujours eu et il revient toujours. On peut faire plusieurs choses à la fois, on peut interrompre les activité et il est difficile de planifier. L’avenir est incertain, donc les ressources sont économisées. Il est important de préserver l’image et la tradition car on s’insère dans un continuum, une dynastie, une chaîne non brisée. Il y a eu beaucoup de gens avant nous et il y en aura beaucoup après..
De façon générale, les sociétés occidentales ont les visions à plus court terme (ici la Russie, le Canada et la France) tandis que les cultures asiatiques tendent vers le long terme (Inde, Japon, Chine). Il y a peu de données disponibles quant au continent africain, mais il y a fort à parier que ses celui-ci rejoint la tendance asiatique.
Attitude face à l’incertitude
Cette dimension concerne le sens de l’aventure, la capacité à faire face à l’inconnu.
Dans certaines cultures, l’imprévu génère beaucoup d’anxiété et l’on préfère que les règles soient claires dès le départ. Quelles sont les pratiques acceptables ? Quelle nourriture peut-on manger ? Ce qui est différent est perçu comme dangereux, subversif. On cherche à standardiser, à définir, à séparer les tâches et les responsabilités. La religion a souvent une forte influence sur les comportements des gens.
Dans les sociétés plus tolérantes à l’incertitude, les situations inhabituelles ne sont pas perçues comme étant aussi agressantes. Les lois et les règles peuvent être plus flexibles, plus lâches. Les tâches ne sont pas nécessairement très définies ou centralisées et l’innovation est valorisée.
Bien que le Japon ait une faune de sous-cultures très colorée et diversifiée, chaque personne a sa place définie dans la société, un label rassurant sur le type de personne rencontrée. Les Français ont aussi cette tendance individuelle à catégoriser et standardiser, tandis les pays anglo-saxons comme le Canada, les États-Unis ou le Royaume-Uni (non représentés sur le schéma) tolèrent mieux l’incertitude. L’Inde, pays particulièrement multiculturel, se classe aussi parmi les pays acceptant mieux l’incertitude, malgré le système de castes. Enfin, le Danemark et, de façon surprenante, la Chine sont à l’extrémité gérant mieux l’incertitude.
Implicite vs explicite
Le langage peut cacher certaines tendances culturelles qui se traduisent assez mal et créent de la confusion.
Dans les cultures à forte tendance implicite, les gens s’expriment par le biais d’allusions indirectes. Le sens des mots est beaucoup lié au contexte et souvent, la manière dont c’est dit a plus d’importance que ce qui est dit. Le silence a un sens au même titre que la parole. Dire les choses directement peut être offensant pour l’autre et lui faire perdre la face. « Oui » peut vouloir dire « peut-être », « peut-être » est souvent une manière indirecte de dire « non ».
Il n’est pas étonnant que cette dimension soit une source majeure d’incompréhension. Les cultures plus explicites préfèrent que tout soit dit directement, reformulé, clarifié, transparent. On dira tout, même ce qui est évident, et l’influence du contexte est faible. Pour établir un pont avec une personne qui communique implicitement, il faudra l’écouter avec tous ses sens, reformuler indirectement et prendre le temps de faire des pauses.
L’Allemagne et les pays Scandinaves sont des pays où l’influence du contexte sur la communication est plus faible, et on préfère détailler précisément le message. Viennent ensuite les pays anglo-saxons devant la France, elle-même plus explicite que les pays méditerranéens (Grèce, Italie) et hispaniques (Espagne, Amérique latine). Les pays arabes et asiatiques sont à l’extrémité implicite du spectre : l’influence du contexte sur le message est élevé.
La représentation schématique ci-bas n’est pas pondérée en proportion des scores, faute de données fiables, mais plutôt dans un ordre de comparaison généralement accepté.
Relations particulières vs règles universelles
« Personne n’est au-dessus de la loi ! » Dans une société attachée aux règles, les procédures sont rassurantes et universelles. Tout est prévu dans le contrat, tous les cas sont traités de façon semblable. Faire exception, c’est ouvrir la porte aux abus et aux inégalités. Inutile de tenter de négocier avec le policier lorsqu’il s’apprête à vous rédiger un procès-verbal pour excès de vitesse…
Si vous vous trouvez dans une culture attachant plus d’importance aux relations, il est important de discuter. « Ne connaitriez-vous pas mon beau-frère, qui travaille à la gendarmerie voisine ? J’allais un peu vite, mais j’allais rendre visite sa mère à l’hôpital… » Les règles servent de lignes directrices et peuvent être adaptées selon le contexte. C’est la sagesse conjuguée à une relation de confiance qui permet de trouver des solutions adéquates aux problèmes.
En Europe, la France est réputée pour être plus particulariste et plus relationnelle que ses voisins. Les pays anglo-saxons sont plus généralement à l’extrémité universaliste de l’axe et les pays asiatiques, latins et africain tendent vers le particularisme. La Russie est un pays où il vaut mieux connaître les bonnes personnes pour obtenir ce que l’on désire.
Une des théories liées à cet axe est qu’il y aurait une plus forte tendance à la corruption dans les pays à fort particularisme puisque celle-ci ne semble naturellement pas aussi indésirable que dans les cultures universalistes. Après tout, n’est-il pas normal de maintenir de bonnes relations à travers des cadeaux ? Quand on change de point de vue, les priorités changent aussi…
Honte vs culpabilité
Toutes les sociétés ont des règles morales qui définissent ce qui est bien ou mal, ou du moins ce qui est acceptable. La régulation sociale de ces règles est complexe, mais deux sentiments semblent prédominer, de qui fait qu’on peut les représenter sous forme de dimension culturelle.
- Honte : sentiment d’être indigne, fortement lié à un certain statut ou contexte social. La honte devient un état social qui s’applique à toute la personne ou même à sa famille ou sa communauté. Dans une culture de la honte, l’individu déviant est ostracisé si les faits inacceptables sont connus. Il « perd la face » et sa place dans la société est remise en question. L’honneur ne peut être restauré qu’à grands frais.
- Culpabilité : sentiment d’avoir mal agi, parfois accompagné de la peur d’être puni ou du sentiment de mériter de l’être. On se libère parfois de la culpabilité en exécutant certains actes (confession, punition, paiement d’un dédommagement, etc). La culpabilité implique une conscience profonde et personnelle de ses actes. Un acte inacceptable demeuré secret engendre tout autant de culpabilité que s’il était dévoilé au grand jour.
On reconnaît généralement que les cultures arabes et asiatiques ont une forte tendance à utiliser la honte et l’honneur comme mode de régulation social, alors que les cultures occidentales modernes (chrétiennes notamment) sont basées sur la culpabilité.
Espace et distances
La conception de l’espace diffère d’une culture à une autre et la distance acceptable entre les personnes varie considérablement. Par exemple, les voyageurs arrivant en Inde pour la première fois disent souvent se sentir « agressés » par la proximité des autres.
On distingue l’espace en termes de « sphères », de rayon plus ou moins grand dans lesquelles ont lieu certains types d’interactions.
- Sphère d’intimité : espace dans lequel on embrasse, touche ou chuchote à l’oreille.
- Sphère personnelle : espace dans lequel peuvent se trouver les amis proches et les membres de notre famille.
- Sphère sociale : espace d’interaction avec les gens que l’on connaît peu ou pas dans le quotidien.
- Sphère publique : espace ou se trouve les gens avec lesquels on n’interagit pas.
Par exemple, faire la bise n’est pas habituel en Norvège ou en Finlande. Au-delà des simples coutumes ou des contacts socialement acceptables entre personnes, c’est la distance sociale qui est plus grande. En Inde, c’est la sphère publique qui est très réduite : on se bouscule, on se marche sur les pieds…
Ces distances sont tellement ancrées dans la culture que des chercheurs ont observé que mêmes les joueurs de jeux vidéos de type « réalité virtuelle » les maintiennent. Selon le pays d’origine du joueur, son personnage se tiendra plus ou moins loin des autres personnages !
En pratique…
Ces axes et concepts sont avant tout des modèles qui servent à aborder le fouillis de la culture et à repérer des écueils classiques. L’idéal serait de ne pas avoir besoin de ceux-ci pour naviguer nos interactions en voyage ou au travail. Mais préférez-vous vous passez totalement de la carte, du sextant, du GPS, de l’astrolabe, du sonar et de l’Étoile du Nord ? En attendant d’avoir une compétence interculturelle plus nuancée, plus intuitive, ces axes vous donnent des outils de base pour mieux connaître le fonctionnement de vos perceptions.
Dans la Bible du grand voyageur, nous vous proposons quelques stratégies pour mieux vous préparer au voyage hors de votre univers habituel. Par exemple, nous vous suggérons de :
- Faire un bilan personnel, un état des lieux pour comprendre son biais culturel
- Apprendre la langue ou du moins ses rudiments
- Porter attention aux relations entre les hommes et les femmes, très complexes et variables
- Adopter une attitude de débutant, avec humilité
- Privilégier une approche nuancée, surtout sur les sujets sensibles
- Prendre le temps de communiquer en reformulant ou clarifiant au besoin
Ce dernier point est particulièrement critique. L’usage de jargon, de l’humour, de l’ironie, du langage familier peut rendre l’interaction infructueuse et frustrante, même quand les protagonistes ont une langue commune. Il n’est pas toujours simple de comprendre et d’être compris !
12 Commentaires for “Communication interculturelle : Les dimensions de la culture”
Samuel
dit :Article trés intéressant ! Merci
Sur un thème proche : http://www.mikeontheroad.fr/peut-on-reellement-revenir-indemne-dun-voyage
Globestoppeuse
dit :Merci Samuel, la référence est pertinente, bien que l’article en question soit plus personnel et surtout moins structuré. Le choc culturel est une réalité psychologique que je sépare de la communication interculturelle puisque cette dernière est sociologique et intersectionnelle (influencée par les facteurs de genre, race, situation sociale, etc.). On y a d’ailleurs consacré un chapitre séparé dans la BDGV, de même qu’un troisième pour la préparation au retour.
Il y a tout de même un lien à faire entre les trois réalités (interculturel, choc culturel et retour), un jeu de ping pong. D’ailleurs, l’adaptation interculturelle (qui fait partie de la compétence interculturelle) passe par une phase de choc-défense. J’avais notamment cité l’échelle de Benett à cet effet en p. 106 (déni, défense, minimisation, acceptation, adaptation, empathie, intégration). J’ai trouvé ce PDF si le sujet intéresse : http://www.axecoaching.com/pdf/milton_bennett_ethnorelative.pdf
Seniors en Vadrouille
dit :Wouah ! Je suis admirative et quasi-jalouse. Quelle somme de connaissances ! Article très complet pour une vraie première approche interculturelle. Très bien documenté. Et je sais de quoi je aprle.
Penses-tu écrire d’autres articles sur le même thème en les approfondissant ?
Merci pour cet article dense et instructif.
Globestoppeuse
dit :J’avoue qu’avec le matériel déjà inclus dans la BDGV, je n’avais pas songé à approfondir. Je pense que l’expertise me manquerait pour approfondir beaucoup plus, mais il y aurait certainement de quoi explorer le sujet. Ma collègue Anne Bécel soulignait qu’elle n’avait rien trouvé d’aussi appliqué au voyage dans la littérature, alors je suis contente de l’avoir publié. Il y aurait certainement de quoi mobiliser certains collègues anthropologues/ethnologues. Le défi est de passer de la théorie à la pratique puisqu’en dehors du voyage, on ne retrouve pas beaucoup de praticiens de l’interculturel. Il y en a dans le commerce et la solidarité international de même qu’en politique. Et ce sont leurs connaissances qu’il faudrait aller chercher.
Fred
dit :La première fois que j’ai entendu parler de compétence interculturelle c’était en école de commerce. Tu mentionnes d’ailleurs les « businessmans et étudiants internationaux ». C’est un peu la compétence phare recherchée par tous les DRH des grands groupes. Je regrette d’ailleurs que l’on en parle essentiellement dans ce contexte. Le sujet est assez méconnu du grand public pourtant c’est à mon sens la solution à beaucoup de problèmes.
Globestoppeuse
dit :C’est pour cela qu’Anne Bécel, connaissant mes travaux de synthèse dans le domaine, m’a encouragée à publier ces pages. Ça mériterait d’être approfondi, complémenté à la fois par des chercheurs/ethnologues/sociologues et des praticiens du voyage. Peut-être qu’il faudrait créer un petit groupe de réflexion à cet effet. L’équipe autour de La croisée des routes serait sans doute intéressée à un tel projet.
2014 en 36 photos Instagram. | The Green Geekette
dit :[…] rencontrer autant de personnes de diverses nationalités m’aura aidé à faire un grand pas dans la communication interculturelle ? Car ce n’est pas pour lancer la pierre à aucun expat’ français, mais avouons le que […]
Florent
dit :Vraiment passionant
L’interculturalité, une vitalité pour la langue – Méthode JAWAD
dit :[…] Communication interculturelle : Les dimensions de la culture […]
Odéric DELACHENAL
dit :Merci beaucoup pour cet article passionnant et clair ! à garder dans sa boîte à outils de vadrouilleur 🙂
Globestoppeuse
dit :C’est un plaisir 🙂
BIOT Francois
dit :L’étude est très perspicace statistiquement parlant et englobe donc tous les profils, niveaux d’éducation, formations, scientifiques ou non, etc.
Ce qui explique la difficulté de fédérer l’Europe !
Par contre, quand on reprend les profils au niveau des individus, les statistiques ne fonctionnent (quasi) plus.
Si l’on a pas le choix de l’interlocuteur (travail d’interprète par exemple), il est évident qu’il faut faire profil bas, sans vexer, etc., etc… tant qu’on ne sait pas à quel profil spécifique on a affaire, comme l’étude de la Globbestoppeuse le montre.
Par contre, si l’on veut travailler avec des interlocuteurs étrangers, l’analyse est toute différente.
Il n’y a aucune difficulté de trouver, dans toute civilisation, les personnes qui fonctionnent exactement de la même manière que nous.
Ce qui explique que les chercheurs, musiciens, artistes, etc… du monde entier fonctionnent très bien ensemble dans les mêmes projets.
Et vont même vivre dans des pays de « culture » différente auxquelles ils s’adaptent … dans la vie de « tous les jours ».
Finalement, un individu n’a jamais la « mentalité moyenne » mais une mentalité qui se trouve « quelque part à gauche ou à droite de la courbe de GAUSS »
Et comme toutes les courbes se recouvrent assez, il est impossible de juger a priori de la personnalité et de la mentalité d’un individu particulier.
Qu’en pense la globestoppeuse.. et les autres… ?