Article mis à jour en mai 2017
André Brugiroux présentait son film au festival du Roc Castel où j’ai passé toute la semaine car e présentais également le film de mon aventure SunTrip.
C’était la deuxième fois que j’avais l’occasion de le rencontrer. Nous avons depuis peu établi une correspondance autour de son désir d’aller aux Chagos, petit archipel de l’Océan Indien bien éloigné de tout, avant de poser les valises une fois pour toutes, alors qu’il approche les 77 ans.
Des quinquagénaires venaient le voir à son stand, avec ses sept bouquins, quelques mauvaises blagues et ses histoires qui tournent en boucle.
Maintenant, avec Google, on ne voyage plus vraiment…
Il est vrai que les temps changent. Beaucoup d’effets de l’industrie touristique sont négatifs sur les rencontres vécues en voyage. Parfois, il semblait cracher sur les jeunes qui font du stop à notre époque.
De nos jours, il leur faut une grue pour lever le pouce !
Après avoir fait le tour du monde à 1 $ par jour, le monument trouvait moyen de critiquer autant ceux qui ne partent avec rien que ceux qui partent avec plus. Les plus jeunes du festival, les vingtenaires et les trentenaires n’arrivaient pas à le supporter très longtemps. Ses blagues avaient mal vieilli. Centré sur sa vie (qui fut extraordinaire, il faut le reconnaître), il dit parfois des phrases de vieux con qui me font tressaillir, et pas que moi.
Nous sommes de deux générations dans tous les sens, comme individus et comme voyageurs. André est parfois dur envers la nouvelle génération, parfois avec raison, mais la justesse de sa critique se perd dans la simplicité de son propos.
J’ai fait le dernier tour du monde !
J’ai mis du temps avant de mettre en place les morceaux du puzzle. Avec le temps, André est devenu un ami. Natif de Brunoy comme mon époux, je ne manque pas de prendre le thé avec lui quand nous allons en région parisienne. Il continue de lire tous les livres qui passent sur le stop. Il continue de voyager à la rencontre de ceux qui veulent bien l’inviter pour raconter ses histoires, pour porter son message de paix universelle.
J’ai beaucoup de respect et d’amitié pour l’homme qui a vécu, qui a écrit de nombreuses pages de l’histoire du stop et qui vieillit. Sans forcément le glorifier, je l’écoute et l’on se chambre réciproquement.
Il y a plusieurs choses que j’admire chez lui. D’abord, sa ténacité voire son entêtement, évidente à la lecture de ses livres La terre n’est qu’un seul pays et La route et ses chemins. Brugiroux est resté fidèle à lui-même en s’octroyant une vie sabbatique d’abord, puis en œuvrant pour la paix à travers son partage de la foi baha’ie. Ce n’est pas rien.
À vrai dire, la dernière fois que je l’ai vu en conférence à Chambéry, j’ai eu cette impression d’avoir devant moi un ange, un être réellement inspiré. Il n’y avait plus de mauvaise blagues. On aurait dit qu’il était poussé par un sentiment d’urgence et que plus rien ne devait à présent porter ombrage au message.
Et puis quand je lis ses livres, j’entends sa voix emballée raconter telle ou telle anecdote, en roulant un peu ses R, le doigt en l’air, le regard vif. Et ça me fait exploser de rire.
Bibliographie
A compléter
Interview avec André Brugiroux
sur France Inter
Le monde est mon pays
TEDxParcMontsouris
3 Commentaires for “André Brugiroux : Auto-stoppeur professionnel”
The Road And Me
dit :J’ai eu un sentiment assez similaire lors de ma rencontre avec le personnage. Plein d’anecdotes, il prend un peu de haut beaucoup de voyageurs maintenant. Je trouve ça assez dommage qu’il soit plus dans la critique des nouveaux voyageurs plutôt que dans l’encouragement. Le personnage reste tout de même un mec extraordinaire avec des livres très intéressants !
Lili
dit :j’ai rencontré André l’an dernier dans mon village , j’ai d’ailleurs acheté un livre , j’ai jamais voyagée mais j’admire tout les gens qui le font, c’est sur que ceux qui ont voyagés il y a des années en arriere, c’etait je pense plus compliqués , ils etaient pas compris en faite on parlaient pas d’eux et s’ils disparaissaient personnes les cherchaient vraiment et les chercher ou puisque a part le téléphone qui était inexistant dans pas mal de pays !!!Je suis pas mal des familles qui partent en camping car faire le tour du monde avec leurs enfants , maintenant c’est devenu plus commun , avant c’etait des gens un peu extra terreste …………. je vis avec mon temps ( j’ai 60 ans ) et j’admire tous et toutes ses personnes qui osent …. ma fille est partie 1 an en nouvelle -zelande en van et 3 mois en australie , j’etais super heureuse qu’elle fasse ce voyage meme si en tant que maman j’etais un peu inquiete ………. Bisous a vous tous Lili
Globestoppeuse
dit :Merci de ton témoignage Lili. C’est vrai qu’en tant que parent ça doit pas toujours être facile. Et oui, il y a encore des gens qui disparaissent… Je vais demander à André s’il connaissait Benoit Grieu, un auto-stoppeur hardcore et longue distance, disparu en octobre 2011 en Inde :/
Comme quoi ça n’arrive pas qu’aux filles…
Plus récemment, mon âme-frère est disparu au Tchad, percuté par une voiture en auto-stop. L’aventure a ses dangers, mais à mon humble avis, elle est moins mortelle que la routine ! Amitiés, Anick-Marie