Cette auto-stoppeuse fantastique sort vraiment de nulle part. C’est pas une militante, elle n’a pas de blog de stop, je ne la croise pas sur Facebook ni sur Twitter. En fait Sandrine et moi nous sommes rencontrés une seule fois, sur la route.
On s’est connues dans une aire de service…
C’était vers la fin de l’été, je me tapais un beau petit aller-retour entre le sud-ouest et la Savoie pour retrouver les bras d’un de mes amoureux. J’étais partie en disant : j’irai à Cahors ! Je monterai à Brive ! Je passerai Clermont-Ferrand ! Je trouverai une façon de contourner Lyon ! Mais après la galère d’Aude, j’ai douté. J’ai fait du stop vers Cahors pendant 30 minutes au petit matin, puis je suis partie vers Agen et là tout s’est bousculé. Un peu avant Toulouse, Alice se tenait vers la sortie de l’aire de service. Alourdie d’une dizaine d’oranges géantes et juteuses offerte par mon premier routier chypriote à vie, je suis allée la saluer comme je fais chaque fois que je croise des stoppeurs.
Les priorités de l’auto-stop
Le jeu des priorités, ce fameux « Premier arrivé, premier parti » des spots péri-urbains prend une toute autre saveur dans une aire de service puisque chacun a ses préférences, ses superstitions… Pour moi, ça devient : « Premier arrivé, premier placé. » Je vais donc aborder l’auto-stoppeuse pour lui demander :
- Oû elle va – chercher à savoir si nous pouvons collaborer dans la rechercher de conducteurs.
- Où elle préfère que je me place ou que je pratique l’auto-stop actif. L’avantage pour elle, c’est que quelqu’un qui me refuse pour une raison X a déjà le stop en tête quand il s’approchera d’elle à la sortie.
Sandrine se rendait en Ardèche. Elle ne voulait pas d’oranges, mais qu’à cela ne tienne, j’avais du chocolat…
Nous avons passé environ 5 heures ensemble, dans deux véhicules différents – une remorqueuse anglaise (avec un routier businessman qui a réussi à créer une entreprise en route) et deux jeunes amis tout à fait adorables dans une microvoiture. Dans les deux cas, l’une a trouvé le véhicule de l’autre… 🙂
Qui es-tu ? Présente-toi en quelques mots pour les lectrices de Globestoppeuse.
Salut Salut ! Moi c’est Sandrine, j’ai 23 ans et ça fait 6 ans maintenant que je me déplace en stop pendant mes vacances (ou pendant les grèves de transports en commun !) En dehors du stop, j’aime book inné, la science-fixe-ion, l’an trop au logis, la guitare et le chocolat !
Comment décrirais-tu ton style de voyage ?
Très honnêtement je ne pense pas avoir un « style » de voyage. Tout dépend du contexte dans lequel je pars, du temps que j’ai devant moi, etc.
Mais je dirais quand même que mes voyages en France sont beaucoup plus sur un mode jorganisetoutàladernièreminute que lorsque je pars à l’étranger, tout est bien organisé (projet de solidarité essentiellement). C’est d’ailleurs mon prochain défi perso de partir à l’étranger le sac sur le dos sans trop savoir pour combien de temps ni pourquoi faire…
Tu es une auto-stoppeuse. Que penses-tu de l’auto-stop ? Qu’est-ce que cela représente pour toi ?
Je crois que j’ai un certain goût pour l’inconnu et que me déplacer en stop s’inscrit dans cette envie-là de découvrir de nouvelles personnes, de laisser place au doute quant à l’heure d’arrivée… Cela implique de partager un espace, un moment et pas simplement une voiture (même si ça peut arriver !). Puis à l’heure d’aujourd’hui, c’est trop chouette de voir que malgré tout ce qui est dit et entendu, certains continuent à se faire confiance 🙂
Être une femme, en voyage, pour toi, ça change quoi ?
Je pense sincèrement qu’à certains moments, voyager en stop en étant une nana est un gain de temps : les gens s’arrêtent plus facilement parce qu’ils ont moins peur ou justement parce qu’ils ont peur pour moi !
Après cela nécessite quand même d’être vigilante et à l’écoute de son instinct et de ne pas monter dans le véhicule de quelqu’un qui n’inspire pas confiance. Mais c’est à mon avis la même chose pour les hommes !
Tu as fait un voyage en auto-stop cet été, est-ce que tu peux nous dire quelques mots à son sujet ?
Cet été je suis descendue à Bordeaux voir de la famille en stop. Et le trajet Paris – Bordeaux ne s’est pas du tout passé comme prévu car partie mal réveillée, le 15 août, je me suis retrouvée coincée sur une station-service… à côté de Clermont-Ferrand ! Rien à voir avec Bordeaux, je sais, mais j’étais mal réveillée ! J’ai eu la chance de ne pas être la seule dans mon cas et ai finalement partagé une super soirée avec un couple d’auto-stoppeurs coincés aussi !
J’ai croisé Anick quand je quittais la Gironde direction l’Ardèche et là un trajet topissime avec des rencontres au top, une copine de route, et un timing me permettant d’arriver pile poil pour l’apéro !
Un conseil pour les femmes voyageuses ?
- Partir avec une carte pour éviter les itinéraires bis, les « raccourcis », etc., parce que les gens qui s’arrêtent peuvent se tromper
- S’il s’agit d’un long trajet, avoir un duvet dans son sac (pour ne pas trop se soucier de l’heure d’arrivée)
- Avoir un petit truc à partager avec les conducteurs
- Et éviter les jours fériés !
3 Commentaires for “Autostoppeuse Fantastique : Sandrine”
Franck
dit :il faut un certain courage pour passer outre les a priori et les craintes que peuvent susciter le voyage en autostop.
Un grand coup de chapeau à toutes les 2 pour nous offrir une autre vision de ce mode de voyage.
merci
Meryl
dit :Cela me fait penser aux rencontres que je fais en voyage, je vais d’avantage vers les autres ! 🙂
Soju
dit :L’auto stop, c’est clairement une bonne technique pour rencontrer des gens. Merci d’avoir partagé ton retour d’expérience sur ce voyage partagé 😉