Le voyage vagabond ne nécessite plus de nos jours de dormir à la dure. Le baroudeur a mille-et-une options pour passer la nuit à l’intérieur : hôtels mythiques et miteux, auberges de jeunesse, accueil chez l’habitant, échange ou gardiennage de maison, etc.
Mais pour celle (ou celui) qui cherche l’aventure, qui fait face à un imprévu ou qui l’embrasse, il n’est pas rare de faire du camping urbain et de dormir dans la rue, manière SDF. Ceci dit, on s’en sert surtout pour se démerder en cas de gros souci : un hôte franchement lourd, être coincée en auto-stop dans une ville inconnue, aucune auberge disponible, etc.
Le camping urbain, c’est le défi de trouver un abri provisoire confortable et sécuritaire
Il faut alors faire face aux aléas du climat, aux contraintes légales, à ses peurs et appréhensions tout en assurant son hygiène et sa sécurité.
La ville est un environnement plus hostile que la campagne pour qui veut dormir dehors sans le sou. Il existe toutefois une culture de la rue (squat, travellers, communes, itinérants marginalisés), laquelle a développé une certaine expertise dans le domaine. C’est de ces milieux et de mon expérience personnelle que je tire ces conseils.
Matériel utile
- Duvet
- Vêtements chauds
- Bâche ou tente
- Matelas de sol ou hamac
- Cordelette, cadenas
- Alarme personnelle
- Bonne dose d’audace et de courage
Caractéristiques d’un bon abri
- Pratique et accessible;
- À l’abri de la pluie et du vent;
- Confortable et chaud;
- Sécuritaire et à l’abri des regards.
Le dernier point est d’importance capitale car en ville, la principale source de danger est bien souvent humaine. Choisissez le quartier avec soin et informez-vous de sa sûreté auprès des riverains. D’un regard aiguisé, scrutez l’endroit choisi à la recherche de traces de fréquentation comme des graffitis, des mégots de cigarette et autres détritus. Les quartiers très chics sont à éviter puisque les gens y sont plus méfiants des itinérants et tendent à appeler la police… Et mieux vaut éviter la confrontation, non ?
Il est important de ne pas attirer l’attention sur soi par des bagages volumineux et hi-tech: autant les laisser en consigne à lagare ou à la station de bus. Attachez vos effets à vous-même avec de la cordelette ou enfilez votre sac à dos par les jambes pour bien en déceler tout mouvement. Dormez avec vos papiers sur vous ou au fond de votre duvet. Enfin, gardez votre nourriture dans un sac hermétique et légèrement à distance : les animaux affamés peuvent vous être une source de nuisance.
Et l’hygiène dans tout ça ? En ville, les cafés, restaurants, grands magasins et stations-service ont souvent un évier et de quoi faire un brin de toilette. Pour la totale, cherchez les gymnases, les piscines publiques, les plages (équipées de douches), les patinoires et les stades, notamment si les douches et vestiaires sont accessibles à tous. En dernier recours, tentez votre chance auprès des hôtels (bas de gamme) en leur demandant la permission d’utiliser leurs douches moyennant une somme modique ou un charmant sourire.
J’ai dormi…
…sur un banc devant Notre-Dame de Paris, France
Je ne vous le recommande pas : il y avait trop de vent…
… sur une plage non loin de Middelburg, Pays-Bas
Il a fait froid, mais il y avait des douches !
… dans une caverne en bordure d’Ürgüp, au Cappadoce turc
J’y ai même hébergé trois cyclistes britanniques !!!
Hyper-confo ! Les routiers européens au long cours sont tous équipés d’une seconde couchette.
… dans le hall d’un édifice résidentiel à Paris
Mais une mégère m’a chassée à coups de balai au petit matin…
Avec Nans, l’un de mes co-auteurs. Beurk ! Non t’es fou, c’est crade !
Bon, on n’est pas mieux ici que dans les toilettes ?
9 Commentaires for “Camping urbain : Une vagabonde dans la ville…”
Globestoppeuse
dit :Contente que ça te plaise ! C’est encore petit par ici, mais ça se construit doucement… À vrai dire j’avais peur que le sujet soit un peu trop radical pour mon lectorat… C’est un défi d’en rendre le contenu accessible !
Astrid
dit :Génial cet article! Je m’en vais de ce pas (ou clic de souris) découvrir ton blog!
Myriam
dit :J’aime 🙂
nikka
dit :En France pendant la nuit, sur les stations-service, j’aime bien demander l’accès à la salle pour langer les bébés. Elle sert rarement en dehors de la journée, et les gens qui gardent la station sont assez solitaires donc si on parle un peu avec eux, ils deviennent des anges et il ne faut pas hésiter à leur demander directement ce dont on a besoin. La salle à langer, contrairement aux toilettes, est toujours propre. On peut fermer la porte et il y a un évier pour se laver tranquillement. 🙂
Globestoppeuse
dit :Bon truc nikka !
Effectivement, le contact avec le personnel des stations-service est toujours à soigner. Les rares fois où j’y ai dormi, j’ai également récupéré de la nourriture fraîche. Il y a souvent des sandwiches et des muffins frais du jour qui doivent être jetés à la fin de la nuit, et qui peuvent remplir un estomac vide…
Je n’avais jamais noté la salle à langer, j’essayerai donc cette technique lors de mon prochain « non-stop », si l’occasion le permet. 🙂
auvergne camping
dit :Les vacances en camping-car ont beaucoup d’avantages. Économe, familiale et d’une grande liberté de déplacement, chaque année de nombreuses familles choisissent ce mode de logement/déplacement qui permet de voyager et s’arrêter à peu prêt partout tout en gardant le confort d’un petit mobile-home.
FollowRevi
dit :Ayant la chance d être en possession d’un van lors de mon voyage en Australie, je ne peux pas mettre en fonction tous ces tips 🙁 .
Mais, certains de tes conseils peuvent être déclinés pour le logement dans son véhicule lors d un voyage.
Globestoppeuse
dit :C’est bien ça ! J’avoue que je n’ai pas trop réfléchi à cette alternative…
paul béliard
dit :Dans les années ’80 (1980 !)
Dans un petit édifice en construction, en Alberta ou au Manitoba ;
Dans une maison en voie de démolition au Bic, d’avant le Parc national ;
Au Jardin botanique de Montréal, avant qu’il soit payant ;
Au troisième palier d’un escalier d’urgence d’une école à Montréal ;
Etc
Sans trop de problèmes …