Salut,
je compte faire du stop avec une amie de Toronto à Winnipeg. Au début du mois de Janvier. Je souhaiterai savoir où tu interpelles les chauffeurs? Dans les stations services, ou au bord de la route? Comment fais tu quand c’est une grande ville?
Merci
Coralie
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Bonjour Coralie,
Sortir d’une grande ville n’est (presque) jamais facile et Toronto n’y fait pas exception. Il y a par contre des stratégies à déployer pour en sortir. Pour ma part, je me mets au défi de ne jamais dépenser plus qu’un ticket régulier de transport en commun (à Toronto – 3$ avec TTC) pour sortir d’une ville.
Les deux grandes techniques d’auto-stop sont effectivement utilisables selon le contexte :
Actif : sollicitation dans les stations-service auprès des conducteurs. Dans ton cas, tu parles au moins un peu l’anglais, donc zéro souci. Cependant, pour quitter les villes ça ne marche pas toujours bien parce que tu es généralement encore en ville à ce moment et la direction que tu vas tenter de prendre n’est pas nécessairement celle du trafic local/général. À voir selon la configuration de ton itinéraire et des autoroutes.
Passif : sollicitation avec le signe du pouce, au bord d’une route. Pour sortir des grandes villes, il est préférable de gagner un grand boulevard ou une autoroute sortant de la ville dans notre direction. Attention, l’auto-stop est interdit sur les autoroutes au Canada – il vaut mieux trouver autant que possible un endroit avant le panneau d’interdiction des piétons (ou juste en dessous !) pour éviter les soucis avec les autorités.
Personnellement, je suis une fille d’auto-stop passif. C’est mon style, et ça se reflète dans les choix que je fais. Bon, cela dit, regardons ton trajet. Je n’ai jamais quitté Toronto depuis ce côté, seulement vers Montréal, ce qui m’a valu de découvrir de nouveaux spots car j’étais insatisfaite de ceux qui étaient proposés en ligne.
1ère étape
Visualiser ta sortie de ville sur Google Maps. Bon, je ne sais pas d’où exactement tu pars dans Toronto alors je vais prendre le centre-ville. L’important c’est de maîtriser le processus, pas tellement mes conseils précis, comme je n’ai pas d’expérience directe de cet itinéraire. J’entre mon point de départ, mon point d’arrivée, et je fais un zoom sur la grande ville à quitter. Google Maps me propose d’abord une sortie par les États-Unis, mais je vais postuler que tu quittes par la route transcanadienne, pour éviter les soucis de légalité État par État aux États-Unis.
Wow, ça te fait un beau voyage de 2055 km dont la première direction est Barrie ou Sudbury (si tu fais un panneau). Voyons ça de plus près…
2e étape
Repérer l’autoroute à emprunter (ici la 400 Nord) ainsi que l’endroit le plus logique pour y accéder. Une remarque ici : il y a deux échangeurs majeurs (avec la 401 et avec la 407) ce qui peut compliquer les choses. En effet, un spot AVANT les échangeurs a un flux beaucoup plus diversifié qu’un spot après ceux-ci. Ça ne veut pas dire que c’est impossible, juste que ça peut être dur et qu’il vaut mieux avoir un panneau. D’après la carte, je repères que le trajet est assez linéaire à partir du moment où on emprunte Weston Road, mais encore plus à partir de Black Creek Drive, laquelle devient la 400 Nord.
3e étape
Consulter les sites contributifs. Mon premier choix c’est le Hitchwiki anglophone. En résumé, on m’y apprend que pour quitter Toronto vers le nord il y a quelques possibilités :
1. Utiliser le bus du parc d’attraction Canada’s Wonderland. Pas de bol, il est fermé l’hiver, donc pas de bus non plus.
2. Prendre le métro jusqu’à la station Wilson puis prendre le bus 165D jusqu’au dernier arrêt, c’est-à-dire le stationnement de covoiturage. Un rapide coup d’oeil au plan suggère que c’est une excellente option, respectant presque mon défi (supplément de 0,35$ selon le contributeur au wiki). Tu es alors à quelques mètres de la rampe d’entrée de l’autoroute, et au-delà des deux échangeurs majeurs.
3. Se rendre à la croisée des boulevards Finch et Jane (à ce que je vois sur le site de TTC, c’est en allant au métro Finch puis en prenant le bus 36B).
S’il n’y avait rien eu sur les sites, j’aurais dû utiliser l’information trouvée à l’étape 2 pour déterminer un spot par moi même. Là-dessus, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide des locaux pour trouver le transport public permettant de joindre le spot qu’on pense utiliser, et avoir plusieurs options – il n’est pas rare qu’une fois sur les lieux on trouve que l’endroit inapproprié pour l’arrêt des véhicules.
4e étape
Choisir ton point d’entrée (ici, entre 2 et 3, c’est une question de préférence) et noter un point alternatif. En gros. Note les deux, au cas où tu ne sente pas du tout le premier spot. Il peut être utile de vérifier comment se déplacer entre les deux spots – la ville de Toronto permet de faire la recherche de bus directement sur Google Maps. Tu peux voir ici que dans le pire des cas, la ligne 165 te permet de passer d’un à l’autre.
Voilà, tu as la base pour quitter Toronto… Ces étapes sont à répéter chaque fois que tu quittes une grosse ville et il te faudra parfois dénicher toi-même des spots qui ne sont pas sur les sites contributifs.
En voici d’autres qui pourraient t’être utiles :
http://www.digihitch.com/canada-map.html (lien périmé)
http://www.lepouceux.com/discussion/index.php (forums en français)
Tu te lances dans un long périple ! Je crois qu’il est raisonnable de diviser ton trajet plutôt que de le faire non-stop, des étapes de 500-700 km max vu l’éclairement et l’isolement de certaines régions. Attention aux environs de Wawa au nord de l’Ontario, ils ont la réputation de trou à pouceux. Il set IMPÉRATIF de clarifier l’endroit où tu seras déposée. Peut-être préfèreras-tu plutôt passer par les États-Unis ? Libre à toi : il suffit de refaire les étapes de planification que j’ai proposées en partant cette fois-ci vers l’ouest directement. Ça peut être une bonne idée en cette saison…
Si tu as d’autres questions, n’hésites pas. Bon courage !
4 Commentaires for “Toronto à Winnipeg et sortie des villes”
Anick-Marie Bouchard
dit :Un commentaire de mon collègue Cliff :
« I would recommend against taking 400 through Sudbury, Thunderbay…etc. Especially since Wawa is there 😉
*Reason: I drove it myself once 5 years ago in November/December (I know it was a long time ago! so info may not be accurate). There were very little cars, and there was even a stretch of highway where there were no radio/cell signal. But Coralie might be lucky and meet someone nice in Toronto to go there. Tell her to keep an eye on craigslist for ridesharing.*
But really, in this weather I would go via the U.S., just because there’s more people, and speaking French could be a novel sport for the Americans to practice 😉 they might find that Quebecois are « exotic »
Clayton
dit :I took the route through North Bay and Thunder Bay last year all the way to Jasper.
It is a long way around but we had no choice but to smile on fortune as it did on us, because after a short few hitches Between Toronto and just past Barrie, a trucker picked us up and we rode with him all the way to Edmonton!
Jeudi soir
dit :En fait, c’est vraiment Les Intrépides… mais pour les gens qui ont des soucis d’autostop 🙂
Anick-Marie Bouchard
dit :Clayton, c’est vraiment bien, la plupart des bonnes histoires que j’ai entendues dans le nord de l’Ontario s’était produites avec des camions aussi !